Un air de coming-out 💚
- Maud Mérouze
- 11 nov. 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours
Un air de coming out
A quoi bon se filmer en train de peindre, en train de barbouiller une toile ? pourquoi un air de coming out ? A quoi ça sert ? Est ce un ego surdimensionné ? Un appétit féroce de briller ? Un manque de pudeur ? Ou, peut-être un besoin d’exister vraiment en tant qu’artiste. Sans avoir la réponse exacte, je ressens aujourd'hui l’importance de partager une passion dans son quotidien.
On peut être mère, épouse, femme fatale, bonne sœur, militaire, éducatrice canine, pilote de ligne, cadre sup, aide-soignante, femme d'affaire ou toutes ses femmes à la fois sans jamais se sentir vraiment soi. La peinture vous donne cette chance et ce privilège. Exister en tant que soi. En tant que Maud. C’est tout. Juste ça. Ma peinture est ma compagne de vie… C’est elle qui me donne la liberté de penser, de créer, de changer les facettes de tous mes angles morts. Retranscrire son ressentis à travers l’écriture ou à travers l’insolence... Arrogance, vengeance ou violence, il faut parfois sortir de soi pour trouver ce qui est le meilleur. Ce qui vous ressemble, ce qui vous emporte vers une dimension plus saine, plus solennelle où personne ne pourra entrer. Une image qui n’appartient qu’à vous. Voilà, je voulais sortir justement de cette image que les gens veulent vous donner. Une image qui est tronquée, fausse. Genre « Trop blonde, trop sophistiquée, trop grunge, trop moche, cash, interessée, maigre, trop gentille pour être honnête, marquée, trop dure, trop maquillée ». Injustement critiquée, cette image que l'on ne devrait pas justifier puisque le regard des autres ne vous fait pas grandir. Non. Il peut toutefois vous blesser, vous écraser ou vous broyer. Ce regard qui juge en permanence, sans réserve, peut vous faire perdre la confiance que vous aviez gagnez…
Et qui sont donc ses autres ? Celles et ceux qui vous regardent , comme ça, on les prendrait pour des enfants de cœur, ils vous donnent des leçons, l'air de rien. Ces mêmes personnes qui vous disent comment éduquer vos enfants et qui décident ce qui est sain et malsain ? Qu’en est il de leur parcours à toutes ces personnes qui se croient être des exemples ?
Des années que je m’évade du quotidien et de la réalité grâce à des cycles de peinture.
Oublier les deuils, les infos , les publicités, les conflits, la violence , l’excès de pouvoir, oublier cette société qui nous conditionne de façon à n’avoir qu’un seul angle de vue. Cette société qui nous demande de manger 5 fruits et 5 légumes par jour, de rouler en vélo, été comme hiver, de rouler à l’électrique avec un véhicule qui ne sera jamais à nous, et de payer nos factures. Cette société qui nous culpabilise de vouloir exister différemment des autres. Et surtout une société qui nous demande de ne jamais faire de bruit. Consommez, écoutez, obéissez mais surtout, ne faites pas de bruit. - au sens propre comme au sens figuré -.
Bref, un conformisme dans lequel on se croit en sécurité. Ce moule dans lequel on doit tous évoluer ou grandir. Rouler à 80 km/h les uns derrière les autres, sans pouvoir émettre un seul dépassement. Rétrécissement des voies de façon à ce que l’on ne puisse plus bouger, recevoir des amendes automatiques que l’on ne peut même plus contester !
J’ai toujours eu envie de m’alléger de tout ce poids, de toute forme d’autorité abusive, la sculpture et la peinture sont de très bonnes alliées pour garder son calme en toute situation. En même temps cela ne fait pas de moi une artiste engagée. C’est bien ça le problème. La peur encourage le mutisme.
A l’heure où des milliers de jeunes artistes de talent - connues et reconnues - font leur coming out à travers leur art , c’est d’actualité ; je préfère, pour ma part, (qui ne suis ni connue ni reconnue ni gay), partager mes créations sur les réseaux sociaux… Cette fenêtre sur le monde qui nous est offerte aujourd'hui, est une opportunité grâce à laquelle je compte bien crédibiliser mon travail, ma pensée et y imposer intensément et le plus souvent possible, mes couleurs .
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